Angela Orosz
Les prières pour des femmes juives
Le livre de prières pour femmes ci-dessous que possède Angela Orosz tisse un lien privilégié avec sa mère Vera et sa tante. Intitulé « Mirjam », le petit ouvrage d’avant-guerre est rédigé en hongrois, la langue maternelle d’Angela. Alors que Vera est à Auschwitz (Pologne occupée) où elle donne naissance à Angela, sa sœur réussit à survivre cachée. Elle conserve avec elle le livre qu’elle remet ensuite à Vera. Lorsque celle-ci quitte la Hongrie suite à la révolution de 1956, elle l'emporte avec elle au Canada. Elle le confie plus tard à Angela qui en assure désormais la garde.
Écouter l'histoire du livre
Ça s’intitule Mirjam, et ce sont des prières. Il s’agit de différentes prières pour les dames juives, de
courtes prières pour diverses occasions — quand on va au cimetière, le matin au réveil, au mariage de
son enfant ou pour une occasion triste, si quelqu’un est décédé. Elles sont toutes courtes. Ça
appartenait à ma mère, puis elle me l’a donné. C’est comme ça que je l’ai eu. C’est écrit en hongrois.
Comment est-ce que cela a-t-il été conservé?
Ma mère l’a récupéré de sa sœur, mais j’ignore comment c’était arrivé là. Tout ce que je sais, c’est que
sa sœur a survécu grâce à Wallenberg et qu’après la guerre, elle a dit à ma mère : « Je ne vais pas me
marier, on va élever ce bébé, et ce sera notre vie. » Après, ma mère s’est mariée, et sa sœur s’est sentie
affreusement mal, elle a eu l’impression d’avoir été abandonnée. Elle vivait à Budapest, mais une de ses
tantes l’a mariée à quelqu’un de Bratislava (aujourd’hui en Slovaquie). Et elle s’est retrouvée avec cet
objet. Selon moi, comme ma mère a quitté la Hongrie illégalement, avant de partir de Budapest, elle est
allée voir sa sœur qui lui a peut-être donné certains objets. Il doit y avoir eu un arrangement entre elles.