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Willie Glaser

Une pierre commémorative

Ci-dessous, Willie Glaser tient délicatement au creux de ses mains une pierre commémorative qu’il a ramenée du centre de mise à mort de Belzec (Pologne). C’est en effet là que sa mère ainsi que plusieurs de ses frères et sœurs y ont été déportés, puis tués en 1942. Dans l’espoir de retrouver l’endroit exact où sont enterrés ses proches, Willie se rend sur place à deux reprises. C’est au bord de la fosse commune finalement identifiée qu’il peut enfin leur rendre hommage et réciter le Kaddish prononcé à l’occasion des enterrements.

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Qu’est-ce que c’est?
C’est un souvenir. C’est ce qu’on appelle des scories. Il s’agit d’un déchet industriel. Quand ils font
fondre le fer, ce qui reste, ce sont les scories. Pourquoi est-ce si important pour moi? Parce que ma
mère, ma petite sœur Bertha, Friedele, le bébé, et Leo ont tous péri à Bełżec.
C’était un petit camp d’extermination, mais où beaucoup de gens sont morts. Il y a quelques années, le
gouvernement polonais, avec l’aide d’une grande organisation juive des États-Unis, a fait une inspection
du camp. Ils ont identifié les tombes, ils ont creusé et sorti des échantillons. Chaque tombe a été
identifiée et j’ai pu localiser l’endroit exact où ma mère et les enfants avaient été enterrés. Je suis allé
deux fois dans le camp et je me suis placé juste au bord pour réciter le Kaddish [prière pour les morts].
Le camp était redevenu dans un état sauvage. Le gouvernement polonais a travaillé en partenariat avec
une grande organisation américaine afin d’embellir le terrain où se trouvait le camp. Ils ont commandé
une bâche spéciale en Israël pour recouvrir tout le camp. Et pour que cela reste au sol, ils ont posé de
gros morceaux de scories. Il y a de grosses pierres sur tout le terrain du camp qui retiennent la bâche.
Vous n’en avez pris qu’un morceau?
Oui, juste un petit morceau. C’est devenu un musée. Avant que tout ne soit recouvert, le responsable du
musée de Bełżec a pris une boîte pleine de cendres et m’en a rempli un bocal en verre. J’ai ramené le
bocal chez moi, puis j’ai apporté la moitié des cendres en Israël pour les y enterrer. L’autre moitié, je les
ai enterrées à Dollard-des-Ormeaux, dans le cimetière de Beth Ora avec une petite pierre qui dit : « Ici
reposent les cendres de Bełżec ».

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